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5020 Malonne
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Tissage
A l’instar d’autres formes traditionnelles d’artisanat, le tissage manuel a quasiment disparu de nos régions d’Europe occidentale, remplacé par des procédés de fabrication industrielle privilégiant l’usage de matières synthétiques. Pourtant, par amour du métier, des artisans continuent de perpétuer cette discipline exigeante, qui, de nos jours, s’apparente plus à une passion qu’à une activité véritablement rentable. S’il demande du temps et une technique certaine, le tissage manuel exige également un impressionnant matériel. Les trois métiers à tisser présents chez Claudine Frisque illustrent, au propre comme au figuré, la place que prend le tissage dans la vie de cette Malonnoise.
L’artisane met un point d’honneur à produire sa précieuse matière première, la laine, grâce aux chèvres angoras qu’elle élève elle-même. Si elle privilégie l’angora, elle travaille également la toison de mouton. En spécialiste avertie, elle sélectionne la laine qui, en fonction de l’âge de l’animal, donnera des rendus spécifiques. La laine produite à Malonne est ensuite traitée (cardée et filée) à l’extérieur. Selon les besoins, elle peut également être teintée en de nombreux coloris.
Les créations de la tisserande empruntent deux voies. A côté de la décoration d’intérieur − les tentures qui habillent son très bel intérieur en sont l’illustration −, Claudine Frisque crée principalement des vêtements, des pulls aux manteaux d’hiver, en passant par d’élégantes vestes féminines. Ainsi, en plus d’être la gardienne d’un métier traditionnel, l’artisane se veut aussi créatrice de modèles uniques. A cet égard, le vêtement créé tient toujours compte des goûts et attentes de la personne qui le portera, quand il ne s’agit pas des propres coups de cœur de sa conceptrice.
Cette activité exigeante – il suffit d’évoquer la complexité du métier à tisser – est faite de rencontres. Le tissage manuel demande en effet la collaboration de différents intervenants, du filage à la teinte de la laine. Dans ce registre, Claudine Frisque apprécie particulièrement les échanges avec d’autres disciplines. En témoignent de nombreux projets avec des artisans namurois, comme autant de dialogues entre matières et techniques. Ainsi, ses vêtements tissés se marieraient à merveille avec des bijoux, qu’ils soient en métal, verre ou papier. La créatrice envisage également la réalisation de chemins de table, destinés – pourquoi pas – à accueillir les plats en terre d’un céramiste de la région. Claudine Frisque collabore également avec une styliste qui lui prodigue des conseils avisés, preuve dans ses créations dans lesquelles formes, matières et couleurs ne font qu’un pour le plus grand bonheur d’une clientèle séduite par l’originalité et la sincérité de la démarche.
©Photographies : R.M. Laneau
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